Introduction.– Les hospitalisations potentiellement évitables (HPE) auraient pu être évitées si des soins primaires adéquats étaient intervenus en temps opportun. Ce concept (États-Unis, 1992), est mondialement utilisé. Peu de résultats sont disponibles en France. Il s’agit d’une évaluation de la trajectoire du patient, mais ne signifie pas que l’hospitalisation n’était pas justifiée médicalement. Méthodes.– L’étude a été faite en île-de-France (PMSI 2006–2007). L’échelle géographique est le code postal. Une nomenclature de 21 pathologies a été utilisée pour extraire les HPE. L’analyse spatiale a caractérisé les zones à risque. L’analyse en composante principale et la classification hiérarchique ont défini des classes homogènes pour les déterminants des HPE. Résultats.– Les HPE représentent 5,7 % des séjours et 10 % des journées. Trois pathologies correspondent à 50 % des hospitalisations : complications du diabète, insuffisance cardiaque, asthme. Les durées de séjour sont deux fois plus élevées pour les HPE. La classification hiérarchique montre que l’indice HPE est supérieur de 20 % à la moyenne pour 30 % de la population d’île-de-France. Les taux élevés HPE sont observés dans les zones défavorisées. La distance et l’existence de services ne sont pas liées aux HPE. Discussion/conclusion.– Le facteur socioéconomique est le principal déterminant identifié. La définition d’une nomenclature française est une étape nécessaire pour généraliser cette approche aux autres régions. Des indicateurs de morbidité sont indispensables à l’ajustement entre régions. La localisation précise et la focalisation sur trois pathologies principales permettent d’envisager des actions thématiques ciblées de prévention et éducation thérapeutique.