Le Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social et médico-social (Cafdes) traverse allègrement les réformes et, au prix de quelques ajustements dans le jeu des coefficients et des épreuves, produit, selon les années, entre 100 et 200 mémoires. Rédigés par des professionnels de première ligne, ceux-ci constituent un assez bon baromètre des évolutions du secteur. Après avoir assimilé l’arrivée de l’usager de la loi de 2002-2, les auteurs mettent désormais l’accent sur les rapprochements entre le sanitaire et le social ou le médico-social. Si les mémoires décrivent encore majoritairement des transformations à l’œuvre dans les établissements, les associations et les services se trouvent de plus en plus fréquemment concernés. Plusieurs travaux portent sur la rénovation de ces associations, dont on connaît par la presse et la télévision les positions et les activités nationales mais moins les réalités de la vie locale. Un centre social, une communauté d’Emmaüs et une association départementale du Secours populaire témoignent de ces articulations difficiles entre des positions nationales et la quotidienneté du local. La plupart de ces mémoires mettent en avant des innovations dans le domaine des réponses aux populations accueillies ou dans le champ du management des établissements et des services. Pour désigner ces propositions, les auteurs abandonnent le terme d’innovation au profit de celui d’expérimentation, même si celles-ci n’en sont pas véritablement au sens académique du terme. Cette évolution terminologique est intéressante à noter. Elle rejoint les démarches actuellement impulsées par le Haut Commissariat aux solidarités actives, dont les appels d’offres se succèdent en matière de pauvreté ou de politiques de la jeunesse. Plus de 600 projets d’expérimentations ont ainsi été présentés par des associations à l’occasion de 2010, Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.