Quantification des années de vie perdues attribuables aux expositions chroniques à la pollution atmosphérique urbaine: Le cas de Nantes - EHESP - École des hautes études en santé publique Access content directly
Journal Articles Environnement, Risques & Santé Year : 2007

[Quantification of years of life lost attributable to chronic air pollution exposure in a health impact assessment: The case of Nantes]

Quantification des années de vie perdues attribuables aux expositions chroniques à la pollution atmosphérique urbaine: Le cas de Nantes

Yvonnick Guillois-Becel
  • Function : Author
Philippe Glorennec

Abstract

Background: When French regional planning for air quality first began, exposure-response functions from time-series studies were used to assess the short-term health impact of urban air pollution. The World Health Organisation also suggests that exposure-response functions from cohort studies be taken into account to evaluate the effects of chronic exposure and to quantify the prematurity of deaths related to chronic exposure to air pollution. This work characterises the long-term effects of air pollution in Nantes by considering years of life lost as well as the number of attributable deaths. Methods: The study population is classified in birth cohorts. For each cohort, 2 survival curves are built based on current mortality conditions: the first is built for current exposure to air pollution and the second for exposure to a lower reference level of air pollution. The area between the 2 curves represents years of life lost attributable to urban air pollution. Results: The estimated number of premature deaths due to air pollution is approximately 56, or about 2.0% of the deaths of those older than 30 years. The health impact on the Nantes population is estimated at 27.2 years of life lost attributable to urban air pollution in 1999 and 2,388.1 years of life lost for the 1999-2008 period. This amounts to a decrease of roughly 4 months in the life expectancy of those aged 30 years. Conclusion: This study, which also identifies and discusses relevant errors and uncertainty, confirmed that air pollution in Nantes has significant health effects and that chronic exposure plays an essential role in this impact. The number of years of life lost and the reduction in life expectancy provide new reasons to reject the assumption that health effects are limited to the premature deaths of terminally-ill people. The expected health gains in Nantes associated with reduced although still moderate air pollution levels are on the same scale as, and possibly better than, those found in 9 other French cities for similar air pollution decreases.
Position du problème : lors de l’élaboration en France des plans régionaux pour la qualité de l’air, des évaluations de l’impact sanitaire à court terme de la pollution atmosphé- rique urbaine ont été réalisées à partir de relations exposition-risque issues d’études de séries temporelles. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a suggéré de prendre également en compte les relations exposition-risque issues d’études de cohortes afin d’évaluer l’impact des expositions chroniques et de caractériser l’anticipation des décès attribuables à la pollution atmosphérique. L’article présente la démarche mise en œuvre à Nantes pour caractériser l’impact à long terme de la pollution atmosphérique en nombre d’années de vie perdues en complément à l’évaluation du nombre de décès attribuables. Méthode : la population d’étude est répartie en cohortes de naissance. Pour chaque cohorte, deux courbes de survie sont construites à partir des conditions actuelles de mortalité. La première des courbes est déterminée à partir des niveaux actuels d’exposition à la pollution atmosphérique tandis que la seconde est établie pour des expositions à un niveau de référence plus faible. Les surfaces entre les deux courbes de survie représentent les années de vie dont la perte est attribuable à la pollution atmosphérique urbaine. Résultats : l’impact de la pollution atmosphérique a été évalué de l’ordre de 56 décès anticipés, soit environ 2,0 % des décès parmi les Nantais âgés de plus de 30 ans. Le nombre d’années de vie perdues par cette population a été estimé à 27,2 années en 1999 et 2 388,1 années sur la période 1999-2008. La réduction d’espérance de vie à 30 ans a été évaluée de l’ordre de 0,3 année. Conclusions : après identification et discussion des erreurs et incertitudes, cette étude a confirmé l’existence à Nantes d’un impact sanitaire non négligeable de la pollution atmosphérique et réaffirmé le rôle essentiel des expositions chroniques dans la manifestation de cet impact. La quantification du nombre d’années de vie perdues et de la réduction d’espérance de vie offre, dans le cadre des études locales, des arguments nouveaux pour réfuter l’hypothèse d’un impact sanitaire limité à des décès précipités de personnes en fin de vie. Malgré des niveaux de pollution modérés, les gains sanitaires attendus à Nantes, sont du même ordre de grandeur, voire supérieurs, à ceux évalués dans 9 autres villes françaises pour une même réduction des expositions à la pollution atmosphérique.
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Dates and versions

hal-03865837 , version 1 (28-11-2022)

Identifiers

  • HAL Id : hal-03865837 , version 1

Cite

Yvonnick Guillois-Becel, Daniel Eilstein, Philippe Glorennec, Agnès Lefranc. Quantification des années de vie perdues attribuables aux expositions chroniques à la pollution atmosphérique urbaine: Le cas de Nantes. Environnement, Risques & Santé, 2007, 6 (3), pp.189-197. ⟨hal-03865837⟩
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