Le secteur social – il n’est pas isolé de ce point de vue – adore les sigles. Certains sont une invitation pour l’imaginaire, d’autres suscitent d’étranges borborygmes. Vous admettrez que la récente création de l’Adcifreshs appartient à cette dernière catégorie. Il ne faudrait cependant pas que ce sigle obscur cache l’intérêt de l’existence d’une association qui se propose de rassembler les doctorants bénéficiaires de Conventions industrielles de formation par la recherche (contrats Cifre) dans le secteur des sciences humaines et sociales. S’ils ont échoué dans la course d’obstacles au contrat doctoral, faute d’une note miraculeuse en seconde année de master ou d’un soutien professoral particulièrement musclé, les doctorants des sciences humaines et sociales ont peu d’espoir de trouver l’entreprise qui financera leur travail de thèse. Les Cifre constituent une source de financement particulièrement intéressante. Ce contrat associe, pour trois ans, un doctorant, un laboratoire de recherche et une entreprise. Le quart de ces contrats concerne les sciences humaines et sociales. L’association nouvellement créée vise à constituer un réseau de doctorants, à organiser une rencontre annuelle (comme à l’occasion des journées d’études sur « L’observation participante. Défis et opportunités du chercheur acteur de son projet », en mars 2014 à Bordeaux) ainsi qu’à développer un système de parrainage afin d’accompagner les nouveaux doctorants dans leurs démarches et les docteurs dans leur insertion professionnelle. La durée de trois ans accordée par le contrat participe du mouvement général de réduction de la durée du temps consacré à l’élaboration de la thèse, dont beaucoup d’enseignants constatent qu’elle est un peu insuffisante en sciences humaines et sociales. Une association à suivre sur Twitter (@ADCIFRESCH).