Les études et recherches relatives aux politiques sociales de l’Union européenne sont assez peu nombreuses et leur diffusion reste étroitement cantonnée au cercle des spécialistes. Quelques personnalités échappent à cet anonymat, comme Jean-Claude Barbier, directeur de recherche émérite du CNRS, le Luxembourgeois Éric Marlier, un des meilleurs connaisseurs des systèmes statistiques de l’Union, ou encore Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS à Sciences Po Paris et spécialiste des réformes de la protection sociale en Europe. Les méthodes ouvertes de coordination, y compris dans le social, sont surtout analysées par les juristes tandis que peu de mémoires professionnels s’intéressent aux situations transfrontalières, y compris dans les régions proches d’un autre État membre. Il faudra pourtant bien analyser un jour les raisons qui conduisent, par exemple, à l’instauration de véritables filières transnationales de prise en charge des personnes âgées ou handicapées entre le nord de la France et la Belgique. Trois travaux présentés dans cette rubrique portent trace des préoccupations européennes. Le premier, justement réalisé par Bruno Palier, développe le concept d’investissement social qui semble constituer une piste de travail pour l’évolution des politiques européennes de lutte contre la pauvreté. Le deuxième est une thèse sur la prise en charge des enfants handicapés dans le système scolaire français et met en avant le concept, très européen, d’inclusion, de société et d’école inclusives. Enfin, un rapport de l’Observatoire national de l’enfance en danger (Oned) sur la protection des enfants confrontés à des violences conjugales contient des préconisations très voisines de celles qui figurent dans la recommandation européenne du 20 février 2013, intitulée « Investir dans l’enfance pour briser le cercle vicieux de l’inégalité ».