Simone Crapuchet, longtemps vice-présidente du Cédias, est décédée à l’âge de 96 ans en février dernier. Infirmière puis assistante de service social, elle avait travaillé avec Yvonne Knibiehler sur un programme qui devait aboutir à la publication du livre « Nous les assistantes sociales ». Convaincue de l’importance d’ancrer les formations en travail social en milieu universitaire, parmi ses nombreuses activités, elle avait fondé une association des assistantes de service social diplômées d’université. Si cette association existait encore, elle accueillerait certainement bien des professionnelles du service social, qui sans coups d’éclats, discrètement, mais avec détermination, se sont engagées, après quelques années d’exercice, dans un parcours universitaire, en restant fidèles à leurs engagements premiers. Il est assez fréquent qu’à l’occasion d’une soutenance de thèse, d’une habilitation à diriger des recherches, où dans la composition d’une équipe déposant une demande de financement à l’Agence nationale de la recherche (ANR), de voir des CV témoignant d’une expérience en travail social. Alors que bien des écoles et instituts s’échinent à tenter de développer par eux mêmes des activités de recherche, il serait sans doute intéressant, à l’instar de ce que réalise la chaire de travail social du Cnam, de regrouper de telles forces et de développer des alliances. Une telle stratégie témoignerait d’une saine compréhension de ce que devient la recherche en France, professionnalisée et institutionnalisée, s’inscrivant dans les programmes de l’ANR et soumise, pour le moment, aux fourches caudines de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aeres). Le travail social serait sans doute davantage présent qu’il n’est actuellement dans les informations du très actif calendrier des sciences sociales – www.calenda.org – qui constitue à ce jour l’une des sources d’informations françaises les plus complètes sur l’actualité des sciences sociales.