1Trois rapports dans la présente rubrique abordent les politiques de logement et d’hébergement. Nous aurions pu en citer quatre ou cinq autres, avec une mention spéciale pour le dernier rapport public du Conseil d’État, publié en juin 2009 par la Documentation française, et dont le titre Droit au logement, droit du logement définit parfaitement l’étendue du champ couvert. Ces travaux convergent tous pour souligner la crise du logement, non pas celle des subprimes ou des difficultés actuelles d’accès au crédit, mais celle issue du décalage profond, depuis plus d’une dizaine d’années, entre une offre trop restreinte sur un marché peu régulé et une demande émanant de populations à faibles revenus. La question récurrente de l’hébergement et des sans-abri ne peut se comprendre que dans ce contexte de tensions. Que les associations et l’État s’échinent à inventer des formes d’hébergement multiples et différenciées ne fait que déplacer le problème sans le résoudre. Sous l’influence d’associations comme la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA), la question des sans-abri commence à apparaître sur l’agenda européen. Ainsi, les gouvernements des États membres ont dû répondre à un questionnaire de l’Union sur leurs politiques en matière de logement et d’hébergement. Les résultats de cette investigation devraient être examinés lors d’un prochain comité de la protection sociale. Certes, il ne faut pas attendre de miracle de cette procédure mais elle devrait apporter une visibilité plus forte du problème, comme ce fut le cas pour les travailleurs pauvres ou la pauvreté des enfants. Plusieurs autres rapports mettent l’accent sur les notions de fragilité et de vulnérabilité, sans que l’on sache toujours très bien si ces concepts s’appliquent aux personnes elles-mêmes ou aux situations générées par le fonctionnement de nos sociétés. Cela peut s’appliquer aux questions de logement, de dépendance ou de handicap.