1La présidence française de l’Union européenne, au second semestre 2008, n’aura pas été particulièrement incitative en matière d’études et de recherches dans le secteur social. Les grandes institutions n’ont pas profité de cette opportunité pour engager des programmes comparatifs. Le fait que la présidence française n’ait que très modérément mis l’accent sur les questions sociales n’est sans doute pas étranger à cette situation. La raréfaction des appels d’offres est une seconde cause, plus déterminante. En dépit de cette occasion manquée, un courant de travaux comparatifs se maintient, principalement centrés sur les politiques sociales, et dont le rapport du Centre d’études de l’emploi est un bon exemple. En revanche, il faut s’interroger sur les raisons qui font que les auteurs des rapports, surtout lorsqu’ils appartiennent à des instances proches des pouvoirs publics, ne s’autorisent que rarement à confronter leurs points de vue aux autres pays. Difficultés d’accès à la langue, prédominance d’une culture franco-française, image de la supériorité de notre modèle, les raisons sont multiples, mais cette suffisance constitue une véritable lacune, surtout lorsque les travaux sont passionnants comme c’est, par exemple, le cas du très bon rapport signé par le sénateur Bernard Sellier sur la pauvreté et les politiques mises en œuvre pour la réduire. Parmi les différentes manières de s’ouvrir, l’usage des archives ouvertes paraît tout à fait recommandable. La thèse de Renaud Orain est accessible sur le serveur TEL (thèses-en-ligne). Ce service promeut l’auto-archivage en ligne des thèses et habilitations à diriger des recherches. Le développement de ces outils constitue une réelle opportunité pour faire connaître des travaux d’études et de recherche. À l’heure où les lieux trop étroitement spécialisés perdent de leur force, n’hésitons pas à nous saisir de ces nouveaux moyens d’échanges et de communications.