Les rapports présentés dans ce numéro constituent l’aboutissement de plusieurs programmes de recherches engagés depuis deux ou trois années, financés sur fonds publics, et pilotés, à l’exception du programme relevant de l’Organisation internationale du travail, par la Mission Recherche du ministère des Affaires sociales et du Travail (MIRE). Ces recherches sont, pour la majorité d’entre elles, le produit d’équipes structurées, pluridisciplinaires et ancrées dans des organismes. Que l’un des programmes porte sur l’analyse secondaire de données quantitatives lourdes, ce qui exige la mobilisation de moyens importants et pourrait justifier que seules des équipes solides puissent répondre à de tels appels d’offres, renforce ce mouvement mais n’en rend pas compte totalement. La figure, y compris en sciences sociales, du chercheur isolé, correspond de moins en moins à une réalité possible et souhaitable. Le moment est aux réseaux, aux regroupements, sur des bases régionales comme l’illustre le rapport présenté par l’ORS-PACA, ou sur des bases thématiques intégrant des équipes européennes. Les organismes qui pilotent le financement et donc le développement de la recherche, non sur statut mais sur programmes, évoluent dans cette même direction. La difficulté du champ du travail social à dépasser en matière de recherche, et en dépit du volontarisme de quelques individualités, le domaine des productions liées à la formation (DSTS, mémoires de troisième cycle ou thèses), tient plus à cette impossibilité à structurer une activité de recherche portée par des professionnels en exercice et dans le cadre de cet exercice qu’à une absence de formation de ces mêmes professionnels à l’Université.Pour au moins six travaux sur les neuf présentés, le document n’est que l’un des aboutissements, et sans doute pas le plus achevé. Il témoigne pour le commanditaire de la fin de la recherche. Articles et ouvrages seront les fins véritables.