Le nombre d’infections à vibrion non cholérique est en augmentation dans les pays développés et cette tendance risque de s’accentuer avec le changement climatique, l’augmentation de la consommation de produits de la mer et le nombre de personnes immunodéprimées. L’évaluation des risques microbiologiques (ERM) vise à caractériser et à quantifier les risques sanitaires associés à l’exposition à des micro-organismes pathogènes. L’évaluation des expositions, qui est une des étapes de l’ERM, identifie les populations exposées et évalue la dose d’exposition. Cet article synthétise les éléments scientifiques existants nécessaires à l’estimation des expositions humaines aux trois espèces responsables de près de 75 % des vibrioses non cholériques : Vibrio cholerae non-O1/non-O139, V. parahaemolyticus et V. vulnificus. Trop peu de données sont disponibles pour les infections cutanées, mais l’évaluation des expositions par ingestion est possible. Nous passons en revue différents types d’informations : la virulence, le type d’aliments impliqués et leur consommation moyenne, les populations sensibles, la concentration initiale en pathogènes dans l’eau ou dans les aliments, l’effet du stockage à l’air ambiant, de la réfrigération, de la congélation et de la cuisson. Le stockage à température ambiante a un effet primordial sur le développement des vibrions, et la congélation et la cuisson sont souvent insuffisantes pour les éliminer. Le risque paraît lié aux étapes situées entre la récolte et la consommation et donc grandement associé aux comportements alimentaires.