IntroductionEn France, d’après le registre REIN, environ 30 % des patients atteints d’IRCT démarrent l’hémodialyse en urgence. Un tel démarrage augmente le risque de morbidité et de mortalité et diminue la qualité de vie. L’objectif était de comparer le parcours de soins pré-dialyse de ces patients avec celui des patients ayant bénéficié d’une 1re dialyse programmée.MéthodesLes patients ≥ 18 ans ayant démarré la dialyse en 2015 en France ont été inclus. Les données du REIN ont été appariées à celles du Système national des données de santé (SNDS). Les caractéristiques individuelles, les hospitalisations (nombre, durée et diagnostic principal) et le recours aux généralistes et aux néphrologues durant l’année précédant la 1re dialyse ont été comparés entre les deux groupes (démarrage en urgence vs. programmé).Résultats obtenus ou attendusParmi les 8964 patients inclus, 30,6 % avaient démarré la dialyse en urgence. Durant l’année précédant la 1re dialyse, le nombre médian de séjours était inférieur chez ces patients (1 vs. 2, p = 0,001) mais la durée moyenne d’un séjour était plus longue (8,1 jours vs. 5,8 jours, p < 0,001). Le nombre moyen de consultations avec un néphrologue était moindre chez les patients démarrant en urgence (2,5 vs. 4,5, p < 0,001) mais pas différent pour les consultations avec un généraliste (9,7 vs. 9,3, p = 0,064).ConclusionCette étude inédite du parcours de soins, grâce à l’appariement du registre REIN et du SNDS, a permis de montrer que les patients démarrant la dialyse de manière programmée étaient plus fréquemment suivis par des néphrologues et préparés à la dialyse. Cependant, dans les 2 groupes, beaucoup de patients avaient un suivi rapproché avec les généralistes. La comparaison du parcours de ces patients avec celui recommandé par la Haute Autorité de santé est en cours. Une étude qualitative impliquant patients, néphrologues et généralistes, approfondira la question d’adressage et les raisons médicales de ce suivi.