Cette action complète l’action 1 centrée sur la caractérisation de l’évolution morphologique du lit par une analyse de la granulométrie. La compréhension des facteurs qui contrôlent l’évolution du lit permettra de mieux appréhender les questionnements liés au calage des formules d’hydraulique pour le calcul du transport solide potentiel, au lien entre transport solide et risque inondation (question des excès/déficits sédimentaires du lit et des enjeux en matière de curage/essartement des bancs) et aux habitats aquatiques (secteurs mobiles ou fixes). La caractérisation granulométrique du linéaire du Rhône permet de mieux appréhender la dynamique actuelle de la charge de fond, de comprendre l’évolution du lit pendant le dernière siècle, et de formuler des recommandations pour une gestion durable du fleuve. La première année a permis de mettre en place un protocole permettant une caractérisation globale de la granulométrie sur l’ensemble du corridor fluvial. Le protocole retenu repose sur deux types de campagnes de prélèvement adaptés aux différents secteurs, d’une part dans les vieux Rhône, sur les bancs et dans le chenal accessible à pied, en effectuant une caractérisation en nombre de particules ; et d’autre part dans le thalweg du chenal en eau du Rhône total et vieux Rhône accessibles en bateau, en effectuant une caractérisation par prélèvements massiques. Les résultats ont ainsi permis de déterminer la variabilité longitudinale de la taille de ces sédiments rendant compte de la mobilité potentielle de la charge de fond, des apports des affluents ou encore de l’impact des ouvrages sur les conditions de transport. Ce descriptif détaillé de l’évolution du continuum sédimentaire permet ainsi de localiser différentes zones en fonction de leurs caractéristiques granulométriques (pavages, comblement par des fines...). La géologie du bassin du Rhône explique que le Rhône présente un profil en long particulier (détaillée dans l’action 1). En effet, les différents contextes géologiques traversés (les successions de verrous et ombilics, massifs calcaires et cristallins, gorges épigéniques...) et l’organisation du réseau hydrographique est à l’origine de fortes perturbations de l’affinement granulométrique qui est habituellement observé dans le cas d’un continuum fluvial de plus de 500 km. La comparaison de ces données ainsi que celles provenant des différentes études granulométriques conduites antérieurement avec les conditions hydrauliques permettent de mettre en évidence une évolution du comportement de la charge de fond au cours du temps et des aménagements.